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Retrouvez l'interview d'Audrey RICHARD, présidente nationale de l'ANDRH, sur les grands défis RH pour 2021.
Depuis maintenant bientôt un an, les départements RH sont sur le devant de la scène. «Ce que l’on a constaté dans toutes les organisations, c’est que des cellules de crise ont été organisées par les DRH en binôme avec leur président ou directeur général. Et c’est vrai que cela a mis sur le devant les DRH, les responsables RH, l’ensemble de la fonction RH, car c’est l’humain qui a été la priorité», décrit Audrey Richard, présidente de l’Association nationale des DRH (ANDRH).
Au-delà de la gestion immédiate des conséquences de la crise, c’est aussi l’occasion pour les RH de regagner en pouvoir sur le long terme, afin que leur vision pèse plus fortement dans les orientations stratégiques des entreprises. «Progressivement, avec le confinement 1, puis le confinement 2, nous sommes restés sur le devant de la scène. Nous y sommes toujours. Et je pense que demain ce sera en effet toujours le cas. D’une façon un peu plus ‘soft’ mais cela sera toujours le cas», pronostique Audrey Richard, qui est aussi directrice des ressources humaines et engagement des salariés pour le groupe Up.
En attendant de voir si cette prédiction se réalisera ce seront encore principalement les conséquences de la crise sur le monde du travail que les RH auront à traiter cette l’année. Alors, quels sont les sujets prioritaires selon Audrey Richard?
Organisation, management, emploi…
Pour commencer, cette dernière cite la brique «organisation et travail sur le lien social» avec des questions comme «comment recréer le collectif avec des populations mêlant des modes de travail hybrides?». Puis vient la partie «accompagnement au management», pour aider les managers à gérer leurs équipes dans ce contexte.
La présidente de l’ANDRH ajoute également les réflexions sur «le lieu de travail», qui est «en train d’être totalement modifié». Elle rappelle aussi les enjeux qui concernent la poursuite de l’activité. «Nous savons que les DRH se battent pour maintenir l’emploi, pour des restructurations avec maintien d’effectifs. Mais nous savons qu’il y a des plans plus difficiles qui sont en préparation. L’enjeu, ça va aussi être autour de l’emploi».
Construire le monde du travail de demain
En fait, il s’agit de sujets déjà présents en 2020 mais qu’il faudra creuser, sur lesquels les RH devront continuer à réfléchir pour prendre des orientations. Par exemple, en ce qui concerne le télétravail, Audrey Richard constate que si la partie transformation numérique a fait un bond en avant- une prise de maturité que l’ANDRH évalue à deux ans- d’autres sujets arrivent sur la table. «Quand le télétravail est pratiqué de manière importante comme c’est le cas actuellement car nous n’avons pas le choix, cela a des conséquences sur la façon dont on s’organise sur la journée, dont le déjeuner se déroule, le sommeil se passe. En tant que DRH, nous avons des questions de collaborateurs qui vivent des dérives avec une charge de travail trop intense, sur des addictions, qui oublient de déjeuner ou consomment de la malbouffe», décrit Audrey Richard.
«Les sujets traités par les RH se sont élargis. La question qu’il faut se poser est: dans un mode-entre guillemets- normal, jusqu’où l’entreprise va pour gérer ce type de sujets? Aujourd’hui, je n’ai pas la réponse. Nous traitons. Mais, il faut construire et continuer à créer ce monde de demain».
Autre exemple de la façon dont il faudra continuer à creuser les sujets, avec celui sur le lieu de travail. «Nous constatons que pas mal de collègues travaillent sur des projets de fermeture de sites», explique Audrey Richard. Une réflexion que chaque entreprise doit mener, avec les RH, en fonction de sa configuration pour rentabiliser ses bureaux. Pour la présidente de l’ANDRH, il s’agit là aussi de «construction du monde de demain».
Ecoutez l’intégralité de l’interview d’Audrey Richard "comment 2020 a permis de faire avancer le dialogue social? "
