Le plan de relance, intitulé France Relance, est aussi destiné à préparer la France à l’horizon 2030, s’ajoute aux 470 milliards d’euros mobilisés par le gouvernement depuis le mois de mars pour financer les mesures d’urgence destinées aux entreprises et salariés touchés par la crise du Covid-19. Ce plan comprend des mesures pour favoriser la transition écologique, la compétitivité et l'innovation mais aussi pour soutenir la création et la sauvegarde d'emplois. C’est d’ailleurs ce dernier volet, intitulé « Cohésion »,qui nous intéresse plus particulièrement.
Il a pour objectif de réduire l'impact de la crise d’un point de vue social et territorial et d’éviter la hausse des inégalités en France. 36 milliards d'euros seront investis et se concentreront autour de trois grands axes :
Le gouvernement souligne l’importance de préserver les emplois et accompagner la formation grâce à un bouclier anti-licenciement, afin d’éviter que les organisations touchées par une baisse d’activité licencient. Ce volet vise à créer 160 000 emplois d’ici à 2022 et à sauvegarder 300 000 emplois qui auraient été détruits sans le dispositif d’activité partielle longue durée (APLD). Avec ce dispositif, les salariés reçoivent des indemnités horaires au moins égales à 75% du salaire brut. Avec l’APLD qui prendra en novembre le relais de l’activité partielle classique dans les secteurs fortement touchés par la crise comme celui de l’aérien, l’employeur doit prendre des engagements de maintien dans l’emploi des salariés pendant le double de la durée de la convention. Comme annoncé par Elisabeth Borne, ce dispositif sera disponible jusqu'à l'été prochain.
Autre dispositif : le fonds national de l'emploi (FNE) finance la formation professionnelle des salariés en chômage partiel afin de favoriser leur employabilité, dans un contexte de mutations économiques.Le FNE-Formation prend la forme d’une convention entre l’État et l’entreprise ou par l’intermédiaire d’un opérateur de compétences (OPCO). Les formations obligatoires à la charge de l’employeur sont exclues.
« 1 jeune, 1 solution » avec une enveloppe de 6,7 milliards d’euros vise les 750 000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail dès ce mois de septembre. Le plan comprend la prime à l’embauche de 4 000 euros soit 1 000 euros par trimestre pour les entreprises ainsi que l’aide exceptionnelle de 5 000 à 8 000 euros en faveur de l’apprentissage et des contrats de professionnalisation et le soutien à l’emploi des personnes en situation de handicap.
Ce plan met également l’accent sur le renforcement des formations vers les secteurs d'avenir identifiés par France relance : la transition écologique et numérique ainsi que les métiers du soin. Avec 300 parcours d’accompagnement vers l’emploi (contrats aidés et service civique), il favorise les jeunes les plus en difficulté en ouvrant 200 000 places de formation supplémentaires vers des secteurs d’avenir. Le ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion prévoit également de rencontrer une vingtaine de branches professionnelles afin d’affiner les priorités de formation.
L’objectif des mesures pour diversifier les compétences est de renforcer les formations des métiers stratégiques de demain, en relation avec les branches professionnelles et en cohérence avec les priorités du plan de relance.
Le CPF de transition professionnelle bénéficiera, lui, de 100 millions supplémentaires. Quant au CPF classique, l’Etat investit une enveloppe de 25 millions d’euros (5 millions d’euros en 2020, 20 millions d’euros en 2021). L’objectif est de former ainsi 25 000 personnes d’ici fin 2021 et d’investir vers les demandeurs d’emploi et salariés qui s’orienteraient vers les métiers d’avenir.
Au passage, le plan de relance consacre une enveloppe de plus de 100 millions d’euros à la revalorisation de la rémunération des demandeurs d’emploi en formation et à l’instauration d’une prime d’entrée en formation (150 euros). Il met également 250 millions d’euros sur la table pour permettre à Pôle emploi de recruter, à l’automne, 1 500 conseillers afin de contrer l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi