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Actualité sociale une rentrée 2025 chargée pour les (D)RH

La rentrée 2025 n’accorde aucun répit aux DRH. Les débats sur la suppression des jours fériés, le durcissement de la rupture conventionnelle, les nouvelles obligations de dialogue social, les réformes de l’assurance chômage et les chantiers autour de l’emploi des seniors s’entrecroisent avec l’accélération de l’intelligence artificielle. Autant de lignes de force qui redessinent le quotidien de la fonction RH et imposent une vigilance constante.

Suppression de deux jours fériés une mesure en suspens

Tout a commencé par un coup de tonnerre estival. L’annonce de la suppression de deux jours fériés, présentée comme un levier pour accroître la productivité et réduire le déficit public, a provoqué une vague de contestations. Face à la colère sociale, François Bayrou a ouvert la voie à d’autres solutions. Les DRH se retrouvent dans l’attente : faut-il revoir les plannings et préparer les organisations à travailler davantage ou attendre un hypothétique recul ? Au-delà du sort des jours fériés, le message est clair : la recherche de productivité reste au cœur des arbitrages politiques et donc des réalités de l’entreprise.

Rupture conventionnelle : un signal clair envoyé aux entreprises

Ce débat s’ajoute à un autre glissement déjà amorcé. Depuis 2023, chaque rupture conventionnelle pèse plus lourd dans les comptes avec une contribution patronale portée à trente pour cent. L’État entend freiner un usage devenu massif, surtout pour les seniors. Pour les DRH, le calcul change : un départ négocié n’est plus une solution de facilité. L’administration, plus vigilante, scrute les homologations. Dans ce contexte, il faut imaginer d’autres issues pour les carrières en fin de parcours, de la mobilité interne à la retraite progressive. La rupture conventionnelle n’est plus un réflexe, elle devient un choix à peser avec prudence.

Dialogue social une scène élargie

Dans le même mouvement, la loi emploi des seniors et dialogue social redonne de l’espace aux partenaires sociaux. Les branches sont tenues d’aborder régulièrement la question des plus de cinquante cinq ans et les grandes entreprises doivent ouvrir une négociation dédiée. En cas d’échec, l’employeur devra avancer seul, plan d’action à l’appui. La suppression de la limite des mandats au CSE renforce aussi la continuité des représentants. Pour les DRH, le climat change : il faut apprendre à composer avec des interlocuteurs plus aguerris, multiplier les cycles de discussion et inscrire chaque transformation dans un cadre négocié.

Emploi des seniors un chantier structurant

Cette place accrue du dialogue social accompagne un autre front prioritaire : l’emploi des seniors. Le contrat de valorisation de l’expérience fait son entrée, pensé pour redonner une chance aux demandeurs d’emploi les plus âgés. La retraite progressive s’ouvre dès soixante ans et l’employeur doit désormais justifier tout refus d’aménagement de fin de carrière. Les DRH ont jusqu’à la fin de l’année pour initier une première négociation sur le sujet. Au-delà des textes, c’est une question de transmission des savoirs et de gestion des âges qui s’impose dans toutes les stratégies RH.

Assurance chômage des équilibres fragiles

Comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle réforme de l’assurance chômage s’invite déjà dans le calendrier. Objectif affiché : deux milliards et demi d’économies par an. Conditions d’accès resserrées, durée d’indemnisation réduite, encadrement des ruptures conventionnelles : les pistes inquiètent les syndicats qui dénoncent un tour de vis injuste. Pour les DRH, les effets seront tangibles. Les salariés pourraient revoir leur rapport au risque chômage et les entreprises devront renforcer leurs dispositifs de transition et de reconversion. Cette réforme pèsera aussi sur l’attractivité et sur les pratiques de recrutement, déjà en tension.

Intelligence artificielle un horizon à apprivoiser

Enfin, derrière ces débats sociaux, un autre bouleversement avance à grande vitesse. L’intelligence artificielle s’installe dans le paysage du travail. Le sommet mondial de Paris a confirmé la volonté du gouvernement d’en faire un levier stratégique, avec un objectif de deux millions de Français formés d’ici 2027. Dans les entreprises, l’impact est déjà réel : nouveaux outils RH, métiers qui se transforment, besoins de formation accrus. Les DRH sont au cœur de ce virage. Ils doivent à la fois tirer parti des gains de performance et accompagner les salariés dans cette mutation. L’IA s’impose comme une dimension stratégique qui appelle éthique, vigilance et gouvernance claire.

Photo : Canva
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