"J’ai la conviction que l’entreprise est l’espace du collectif par excellence à notre époque au vu du sentiment de défiance grandissant vis-à-vis du politique."
C’est encore le lieu où des personnes d’horizons divers, d’expertises différentes, travaillent ensemble dans un objectif commun.
La fonction RH est pour moi fondamentale car elle s’assure d’avoir les bonnes personnes au bon endroit pour favoriser le succès de l’entreprise.
L’Humain étant plus que jamais au centre des organisations, c’est la fonction idéale pour accompagner les transformations sociétales , si elle est active et dynamique.
Et tout le monde y gagne comme le démontre une étude récente du BCG : les entreprises dont les équipes dirigeantes affichent une diversité supérieure à la moyenne sont 19 % plus innovantes que les autres et ont des marges Ebit supérieures de 9 points à celles des entreprises dont les équipes sont moins diverses. Inclusive Cultures Have Healthier and Happier Workers.
Pendant longtemps, et aujourd’hui encore de nombreuses organisations étaient essentiellement focalisées sur les résultats financiers. Les hommes et les femmes qui composent l’entreprise étaient considérés comme des variables d’ajustement.
Dans cette période post Covid où la quête de sens est de plus en plus importante, On peut saluer l’existence de la loi Pacte qui a ajouté aux responsabilités financières de l’entreprise la performance extra-financière sociétale et environnementale.
Par ailleurs, on parle beaucoup de pénurie de talents et de crise de vocations. Je crois qu’il s’agit davantage de pénurie d’innovation dans la manière de recruter et de faire éclore les talents. Les DRH ont un rôle clé à jouer en la matière.
"Nous avons en France plus d’un million de jeunes dit « sans diplômes, sans formation et sans emploi ». Dans cette période de plein emploi national, 45% des jeunes vivants dans les quartiers populaires sont sans emploi."
Dans ce contexte, prendre ses responsabilités sociétales en tant qu’organisation, c’est être capable de considérer certaines inégalités de fait et participer, chacun à son échelle, à les réduire.
C’est aussi accompagner l’organisation à s’adapter aux transformations sociétales, tels que répondre aux défis du numérique, moderniser les méthodes de recrutement, insérer davantage de seniors, lutter contre les stéréotypes de genre, repenser la mobilité …l’entreprise ne peut échapper aux mutations de notre époque. Il faut réinventer l’organisation du travail dans son ensemble pour être plus résilients, plus efficaces et performants dans la durée.
Personne n’aime être recruté pour remplir un quota. Chacun veut être choisi pour son talent, ses compétences et son expertise. Mais au vu de l’ostracisation de certaines catégories de personnes, qui sont rejetées consciemment ou inconsciemment pour leur genre, origine sociale ou culturelle, orientation sexuelle ou handicap, il faut parfois lutter contre le déterminisme social. Et les quotas sont parfois la seule solution, en attendant une meilleure prise de conscience de la société sur ces sujets.
Je suis plutôt en faveur de la formation et de l’accompagnement des équipes en la matière. Mais cela risque de prendre une éternité et les lois aident à forcer le destin et accélérer le processus.
Par exemple, au moment, où j’ai porté la loi Rixain, j’ai rencontré de nombreuses oppositions mais j’avais le sentiment que c’était nécessaire pour avancer sur la place des femmes dans l’entreprise.
Idem lorsque nous avons mis en place l’index diversité et inclusion, beaucoup d’entreprises étaient heureuses d’avoir un outil sur lequel s’appuyer pour déployer leur stratégie.
Je tiens aussi à mettre en lumière le travail d’organisations qui prennent des initiatives courageuses et innovantes, elles assument leur responsabilité sociale, leurs ambitions et inspirent ainsi d’autres à suivre leurs pas. Elles créent ainsi des dynamiques vertueuses.
Celle-là attireront les meilleurs profils, ceux qui veulent donner du sens à leur engagement professionnel. Les générations Y et Z y sont particulièrement sensibles.
Sanofi a l’ambition d’être parmi les entreprises les plus responsables, les plus diverses, équitables et inclusives de l’industrie.
Consciente de son impact sur le monde de demain, Paul Hudson (directeur général de Sanofi) a décidé ne pas s’arrêter à la poursuite des “miracles de la science pour améliorer la vie des gens “, il veut aussi poser les jalons pour réformer sa manière de recruter, d’inclure et de développer ses équipes. Il souhaite avoir un impact positif sur les femmes et les hommes qui l’accompagne et sur son écosystème interne et externe.
C’est la raison pour laquelle, en termes de diversité, d’équité et d’inclusion, nous travaillons sur 5 piliers d’inclusion :
Le numérique est en train de nous transformer en tant qu’humains et de transformer notre monde, c’est ce que fait la Fondation Femmes@Numerique. Il n’y a que 27% de femmes qui participent à cette révolution des sciences, des technologies, des mathématiques et de l’ingénierie. Ce qui présage des inégalités explosives a l’avenir puisque quasiment tous les métiers auront cette composante, de manière directe ou indirecte.
C’est pourquoi il faut urgemment inciter les jeunes filles et les femmes à s’intéresser à ces sujets à l’école et dans les milieux professionnels. C’est ce que fait notre fondation.
Les liens humains sont ce que nous avons de plus précieux et ils particulièrement fragilisés en temps de crise. J’ai créé la plateforme La puissance du lien. C’est une plateforme de mise en relation entre des personnes désireuses de transmettre leur savoir-faire professionnel en tant que cadres, dirigeants, chefs d’entreprise, avec des personnes en quête d’apprentissage des codes professionnels.
Cette initiative a tout juste 5 mois et rencontre un franc succès. Nous avons pu créer presque 500 binômes à ce jour et souhaitons encore élargir nos partenariats avec les entreprises et les associations pour créer du lien, éviter le repli sur soi, favoriser la mixité sociale et faire bouger les choses dans la bonne direction.
Nous serions ravis d’accueillir les membres de l’ANDRH !